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 C'est la première fois : il a peur …

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AuteurMessage
Patrice81
Newbie
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Masculin
Nombre de messages : 1
Age : 42
Prénom : Serge
Date d'inscription : 08/07/2012

C'est la première fois : il a peur … Empty
MessageSujet: C'est la première fois : il a peur …   C'est la première fois : il a peur … EmptyDim 8 Juil - 19:21

Une première fois pathétique. Il a tout fait pour cela, certes, mais il a peur : le garçon qu'il a suivi n'est-il pas un appât ? Heureusement, il sera détrompé … et déniaisé autant qu'on peut l'être.

« [...]
Il s’arrêta devant la porte numéro quatorze. Il avait à la main une petite clef. Il ouvrit. Nous entrâmes. Il referma prestement la porte et, dans le même mouvement, en fit glisser la targette.
La chambre était sombre, car un gros rideau rouge était tiré devant la fenêtre. À côté duquel, sur le mur, l’embrasse de câblé pendait à sa patère. On y voyait toutefois suffisamment pour se mouvoir et manier les objets – à aucun moment, il ne fut proposé d’ouvrir ce rideau. Dans un autre mur, une portière du même tissu rouge masquait, pouvait-on présumer, l’accès d’un cabinet de toilette. La chambre, qui n’était pourtant pas bien grande, donnait une impression de vide ; non qu’elle fût démeublée, mais parce qu’il y manquait toutes choses qui se trouvent nécessairement dans un lieu où l’on vit, surtout un garni d’étudiant. Pas un vêtement, pas un verre à boire, pas un papier, pas un livre, pas un bibelot, rien, ni rien non plus de fixé ou pendu aux murs, tendus de papier peint bleu pâle semé de roses. Si l’on avait mis hors : le lit de fer à quenouilles surmontées de boules de cuivre, couvert d’une courtepointe jaune capitonnée dont les falbalas tombaient à toucher le plancher, la chaise de bois clair, le secrétaire à rouleau, dont le cylindre levé laissait voir qu’il ne contenait pas même un crayon, et l’armoire de pitchpin, on aurait fait place nette de tout.

Les premiers mots de l’Irlandais furent pour me faire ses excuses de ce qu’il n’y eût qu’une seule chaise. Je m’assis sur le bord du lit. Il jeta sa casquette adroitement, de manière qu’elle s’accrochât à l’une des boules de cuivre comme sur un champignon de portemanteau. Il me demanda si je voulais boire quelque-chose. Je ne me rappelle pas ce que je répondis. Il alla jusqu’à l’armoire et l’ouvrit. En bas du compartiment disposé en penderie, dont la tringle était dégarnie de tout cintre, j’aperçus une valise de cuir sanglée, et un gros sac de marin en toile grise, fermé par un cordon passé dans des œillets de fer, l’un et l’autre bagages visiblement bourrés. Il retira de dessus une tablette deux verres à liqueur qu’il saisit pincés ensemble entre le pouce et l’index, et de l’autre main il empoigna par le goulot une bouteille à corps carré. Il n’y avait rien d’autre sur les rayons de cette armoire que ces deux verres et cette bouteille. Il amena la chaise face à moi, y posa les verres et la bouteille, puis s’accroupit à côté.

Jour de Dieu ! Qu’il était fort cet alcool ! J’eus suffisamment de tête pour ne humer que d’infinitésimales lichées de ce rogomme qui me pavait la langue et me brûlait l’œsophage ; sinon, j’aurais été malade.

Notre oaristys aurait moins été la furtive accointance de complices de hasard, j’eusse osé la seule demande qui pût m’inonder de soulagement : d’abord, j’aurais remercié ce garçon de sa gentillesse, et de m’avoir choisi ; puis je lui aurais fait comprendre combien j’avais déjà pris sur moi, et que c’était beaucoup pour une seule journée. Le cœur battant, j’aurais accepté un bécot sur la joue, ou que nous nous tinssions les mains. Enfin, j’aurais promis, juré – croix de bois, croix de fer ! – de revenir le lendemain « pour la suite ». Je voulais bien m’embarquer pour Cythère, mais avec des escales ; une promenade à deux au clair de lune, une tête posée sur mon épaule, un baiser surpris, de doux aveux … Heureusement, mon éducation m’avait imbibé d’un sens de la convenance me permettant de ressentir l’inopportunité dans n’importe quelle situation.

Pour tout confesser, mon défaut de pratique me laissait en doute les déportements qu’on attendait de moi, et cela me transissait. Qu’on ne se méprenne pas ! Bien évidemment, j’avais compris dès longtemps à quelles impudicités les grandes personnes, honteuses de confronter l’enfance à l’hommerie, sacrifient dans ce que Nietzsche qualifie d’adytum réservé à l’âge plus avancé. Mais restait que pour apprécier jusqu’où les salauderies – ainsi dit Brantôme – pouvaient se donner carrière, je n’avais rien à partir de quoi me régler, rien entre La Leçon d’amour dans un parc de René Boylesve et les spintries de Tibère à Capri dans Suétone.
Par-dessus le marché, piteux de mes dispositions du moment toutes contraires à celles de l’amour à son plus haut période, je me refroidissais encore à la pensée que mon dada demeurât court à Lérida.

Bientôt s’installa l’évidence que les bagatelles de la porte traînaient en longueur. Je ressentais douloureusement que mon compagnon me sollicitait par des silences qui attendaient ma voix, des hésitations qui quêtaient ma participation, des coq-à-l’âne essayant successivement des paroles qui fussent un biais pour aller de l’avant.
Pauvre de moi ! Elle était là, la folle panique qu’on appelle dans l’Iliade « sœur de la déroute qui glace les cœurs » !

C’est alors que, dans ma détresse, je ne parvins pas à mieux que d’excogiter un bas jeu de mots de vieux drille égrillard, suprême hoquet dans mes efforts à contre-effet pour me laisser glisser dans l’atmosphère des derniers abandonnements. M’avait tout soudain passé par la tête un idiotisme relevé il y avait peu dans le Dictionnaire des Mots et des Choses de MM. Larive et Fleury (dont je lisais souvent quelques pages avant de m’endormir), parce que cette façon de parler, qui se tournait naturellement en une interrogation désidérative appelant la fin de nos difficultés, est susceptible d’un libidineux second sens pourvu qu’on aide grossièrement à la lettre, double entente pitoyable à quoi j’eus la sottise de me complaire comme à une débauche d’esprit préparant les voies à une autre.
Pour ma punition, cette lamentable équivoque, je vais vous la dire.
La voici, – et je demande qu’on ne s’y attarde pas : « Mais quand donc va-t-il se décider à toucher la grosse corde ? »
Oui, je mérite un sourire affligé, et je ne le sais que trop par moi-même, car il y eut des suites : longtemps, si la rareté de l’expression « toucher la grosse corde » m’épargnait de la rencontrer, je n’ai pu tomber sur des locutions approchantes, comme « toucher la corde sensible » ou « appuyer sur la chanterelle », sans la vague ressuscitation d’un malaise.

La garrulité de l’Irlandais n’était plus qu’un bruit. Je n’osais ni le regarder, ni éviter de le regarder. De temps en temps, je buvais un petit coup, juste de quoi m’enflammer le gosier ; mon verre, toutefois, ne cessait pas d’être plein à ras bord. J’avais chaud, et cela me venait par bouffées ; j’entendais un peu lointainement. Le casse-poitrine, si peu qu’il m’en descendît dans l’estomac, n’y nuisait pas. Je me tenais roide, coudes au corps. Je considérais les rais de jour qui se faufilaient par le pourtour du rideau, ou je cherchais à m’absorber dans la vision des lignes du plafond. J’avalais ma salive. Je n’avais pas eu l’idée d’ôter mon blazer ni de desserrer ma cravate. Le col de ma chemise m’irritait. Entre les omoplates, la sueur me plaquait le maillot de corps sur le dos. Il allait falloir passer le pas, et je pouvais de moins en moins reculer.

Le sommier bougea : l’Irlandais s’était assis à côté de moi. Je ne fis pas un mouvement, je ne tournai pas les yeux, même pour guigner. Je ne le voyais pas, je ne sentais pas son contact, mais son souffle sur mon cou, oui. Et il s’était tu. J’étais suspendu dans le vide. Impossible que cela durât. J’avais les mains appuyées à plat sur les cuisses. La moiteur de mes paumes était sensible à travers le tissu de mon pantalon. Par l’effort d’une volonté de tête que tous mes esprits refusaient, je levai tétaniquement un avant-bras, décollant une main. Maintenant, cette main soulevée, il fallait bien que j’en fisse quelque chose, elle ne pouvait pas rester en l’air. Aussi je la déplaçai horizontalement, puis, sans cesser de regarder fixement droit devant moi, je la laissai tomber sur une cuisse qui n’était pas l’une des miennes, laquelle je harpai comme fait un mourant qui s’agrippe.
Ensuite je ne sais plus, j’ai un trou de mémoire. Je crois que les événements se sont précipités. Qu’on sache seulement que d’assis je me suis retrouvé couché sur le dos, qu’il n’était plus à côté de moi mais sur moi, et que de paroles entre nous il ne pouvait être question, car il s’affairait à rendre la chose impossible à lui comme à moi.

Seuls les saints peuvent parler de tout en propres termes. Ainsi Georges Fox, fondateur des Quakers, a-t-il proclamé sa nuit de noces en apothéosant l’œuvre fécondatrice d’un long jet de liqueur.
Nous autres, qui ne sommes pas « du nombre de ces âmes simples et innocentes à qui tout est permis » comme dit Saint-Cyran, nous devons nous rabattre sur l’allégorie, telle que la définit Dumarsais dans son traité des Tropes : « discours qui est d’abord présenté sous un sens propre qui paraît tout autre chose que ce qu’on a dessein de faire entendre, et qui cependant ne sert que de comparaison pour donner l’intelligence d’un autre sens qu’on n’exprime point. »
À la fin du neuvième siècle, Abbon l’Humble, jeune diacre de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, entreprit de chanter en hexamètres latins le siège de Paris par les Normands, dont il avait été un témoin. C’était la première fois qu’il se jetait dans la composition littéraire ; son poème s’ouvre par une invocation dédicatoire à l’écolâtre Aimoin, auquel il devait ses lettres profanes, et à la censure éclairée duquel sa reconnaissance aspire : « Ô Aimoin, ô mon maître sacré, moi, ton disciple fervent, tout en couvrant de mes baisers et tes mains et tes pieds, je respire après l’heure où tu auras cure de ces raisins encore verts, toi qui m’a enseigné la houe et l’échalas, afin qu’ils s’aoûtent sous la pluie que tu vas y répandre et dans les feux que tu darderas sur eux. Sans cesse tu plantes et tu fouilles ta terre, ô maître admirable, et tu travailles ta vigne. Maintenant que pour la mûrir tu en appelles aussi à mes pluies et à ma flamme, verse-moi, je t’en prie, ton doux miel. Car ce dont nous gratifient ces pampres et ces grappes ne laisse pas d’être d’abord ton ouvrage. »
Je ne fus pas un adepte moins enthousiaste, mais je n’entendais pas tenir le second rôle entre les mains qui me défrichaient ; je sus éviter les gestes godiches par lesquels mon inexpérience de la frénésie eût déféré à mon initiateur. Dès l’étrenne de mes sens, le novice que j’étais se trouva convaincu d’avoir gagné sa franchise. Alors bientôt j’eus le diable au corps, et même je m’excitais à justifier pour notre compte ce que dit ce vers de Villon :

« Selon le clerc est duit le maître. »

Nos fureurs contentées, nous retombâmes sur le lit, et demeurâmes confondus en un culbutis de bras et jambes languissants, sans même le souci d’effacer la poisseuse débâcle de notre ardeur. Quelle était chez ce garçon la part de la lassitude dans cet abandon, quelle, celle d’un tendre sentiment qui n’osait se déclarer ? Dieux du Ciel ! J’étais encore suffisamment béjaune pour balancer.
Il m’aurait été salutaire dans le moment et doux au souvenir que notre déduit se terminât, comme certaine élégie de Maxime Pacificus, par un relâche plein de cajolerie où

«  Échangeant les baisers que se font les colombes,
Tendrement enlacés, nous nous reposions.
Quant à ce que j’ai fait, je suis fou si j’en parle ! »

Mais il était décidément écrit que tout devait être une leçon dans cette mémorable journée.

J’éprouvai bientôt chez mon compagnon, que j’enveloppais de câlins et de picoteries amoureuses n’amenant que soupirs d’aise convenus et sourires entendus, un détachement qui, je ne le ressentait que trop bien, se fût changé en agacement si j’avais insisté. Il est simplement rendu, pensai-je d’abord – et j’aime à croire que cela reste un bien-fondé de ma jeune présomption –; sous peu, j’aurai du change. Je fus bien détrompé.
Il se leva brusquement. Il enfila son caleçon. Il s’interrogea à voix haute sur l’heure qu’il pouvait bien être. Saisissant son pantalon, il plongea la main dans une poche pour en tirer une montre. Ciel ! Déjà ! Il avait à faire. Il avait rendez-vous. C’était dit comme le rappel en passant, à l’occasion d’une réflexion incidente, presque un a-parte à la cantonade, d’un fait qui dût m’être constant. Mes sous-vêtements, qui traînaient sur le plancher ici et là, furent par lui ramassés en un tournemain et jetés en tapon sur le lit à côté de moi. Je suis demeuré couché sur le ventre. Il s’assit au bord du lit, l’air un peu ennuyé. Pour mettre mon lever en train, il me patinait la fesse taquinement. Il fallait que je me rhabillasse. On pouvait venir. On ne sait jamais. De plus, il était tard, et il avait encore des choses à préparer … À son grand soulagement, je me mis sur mon séant et commençai de passer mes vêtements. Ne m’étant pas lavé, j’avais quelques poils qui collaient.
C’était le rat de ville qui a invité le rat des champs ! Sauf que sur la fin du dessert écourté par les alarmes, je ne le conviai point de retour. Je pressentais par ce garçon ce que j’allais dans l’avenir éprouver à maintes reprises, que

« Toute sa nation est sujette à l’amour ;
Mais cet amour s’allume et s’éteint en un jour :
J’aurais tort de vouloir qu’il en eût davantage. »
(Corneille, “Sophonisbe”, acte V, scène 2.)

Ce qui n’empêche pas que je ne me suis jamais fait à l’empressement qu’ont les repus de vous montrer la porte, comme dans un hôtel en pleine saison après que vous avez réglé la note.
[...] »
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